À la fin du mois d’août, Kaitlin Geiger-Bardswich d’HFC (directrice communications, développement et subventions) s’est rendue à Halifax pour participer à un panel de consultation avec d’autres organisations de lutte contre la violence fondée sur le genre (VFG) de la Commission des pertes massives.

Le panel était composé de leaders en matière de VFG de la Nouvelle-Écosse et de tout le pays, dont Emily Stewart, directrice générale de Third Place Transition House et Dawn Ferris, directrice générale de Cumberland County Transition House Association, qui représentaient toutes deux la Transition House Association of Nova Scotia (THANS). HFC participe à la Commission en coalition avec Be the Peace Institute et la THANS.

Nous avons beaucoup apprécié nos échanges avec les autres membres de notre coalition avec qui nous avons exploré les meilleures façons de transmettre nos recommandations à la Commission. Nous avons constaté que nos perspectives complémentaires ont permis à la Commission de comprendre la nature profonde de la violence conjugale du point de vue du secteur des maisons d’hébergement.

La Commission nous a demandé de parler des défis à relever pour lutter contre la violence entre partenaires intimes (VPI), des principales recommandations, ainsi que des ressources et soutiens dont les femmes et les enfants ont besoin pour être à l’abri de la violence.

Pour la dernière question, nous avons attiré l’attention sur la nécessité de progresser sur des enjeux qui peuvent sembler périphériques à la VFG, mais qui affectent directement les femmes qui la subissent. Le manque de transports dans les zones rurales et le manque de logements abordables dans tout le pays en sont des exemples.

Kaitlin a souligné l’importance d’un continuum de services et celle de soutenir les femmes qui, pour une raison ou une autre, ne s’installent pas dans une maison d’hébergement. De meilleures capacités et un meilleur financement sont essentiels pour notre secteur, car nous avons notamment vécu d’innombrables cas d’épuisement du personnel, en particulier pendant la pandémie. Nous ne pouvons pas faire notre travail sans des personnes correctement formées et correctement payées pour le faire.

Concernant les recommandations, Kaitlin a souligné que nous n’avons pas besoin de plus de recommandations. Les organisations de lutte contre la VFG ont déjà fait ce travail au cours de décennies de sondages et de rapports. L’année dernière, la feuille de route pour un Plan d’action national sur la violence fondée sur le genre a formulé 100 recommandations basées sur quatre piliers, résultat du travail de 40 spécialistes de tout le pays. Nous n’avons pas besoin de plus de recherche, nous avons besoin d’action.

Enfin, en ce qui concerne les défis à relever pour lutter contre la VFG et la VPI, Kaitlin a insisté sur la nécessité de sensibiliser le grand public. À la base, il faut un changement culturel dans notre façon de considérer les formes de VFG, en commençant par la nécessité de séparer les idées de « violence privée » et de « violence publique ». La violence conjugale touche toute la société, même si nous n’en sommes pas conscients.

Kaitlin a posé la question suivante: est-ce que le public va enfin se préoccuper de la VFG s’il pense qu’il peut être un dommage collatéral dans une tuerie de masse? Elle n’en est pas certaine, car ils n’ont pas encore, même si les trois attentats les plus meurtriers de ces 35 dernières années au Canada avaient des composantes de VFG (la fusillade de l’École Polytechnique, l’attaque de fourgonnette à Toronto, puis la fusillade de masse à Portapique).

Kaitlin s’est exprimée devant la Commission le 31 août. Quatre jours plus tard, une autre attaque de masse perpétrée par un auteur ayant des antécédents de violence conjugale s’est produite, cette fois par des coups de couteau en Saskatchewan. La question reste la même: quand allons-nous prendre au sérieux la violence conjugale et la VFG?

Un enregistrement du panel est disponible ici. Kaitlin apparaît dans quatre parties: (1) à 1:07, (2) à 2:23, (3) à 5:01, et (4) à 6:19.

Il s’agit du troisième blog de notre série sur la Commission des pertes massives. Voir Partie 1 ici et Partie 2 ici.