Au début du mois, Hébergement femmes Canada a reçu une invitation à témoigner devant le Comité permanent de la condition féminine. Le Comité mène actuellement une étude sur les répercussions de la pandémie de COVID-19 sur les femmes.
Kaitlin Geiger-Bardswich, gestionnaire des communications et du développement d’HFC, a présenté notre déclaration et répondu aux questions par liaison vidéo, en compagnie de plusieurs autres témoins de divers groupes de femmes et d’autres organisations.
La déclaration d’HFC a porté sur la manière dont la COVID-19 a affecté les femmes en termes de violence conjugale. Il importe de se rappeler, bien sûr, que la pandémie a affecté les femmes de multiples façons – des limites aux choix et à la liberté en matière de reproduction, à la perte disproportionnée d’emplois et à l’augmentation du temps consacré à la garde des enfants.
Kaitlin a parlé du nombre de maisons d’hébergement qui ont vu leur volume d’appels augmenter, alors que d’autres sont demeurées étrangement silencieuses, leurs maisons étant presque vides car les femmes restaient chez elles, incapables de s’éloigner de leur agresseur pour passer cet appel important. Les maisons constatent également que la gravité de la violence qu’elles subissent augmente.
Bien sûr, nous savons que des facteurs tels que le stress, la perte d’emploi et l’alcool peuvent exacerber la violence. Cependant, le virus ne fait pas qu’une personne devienne soudainement un agresseur. La responsabilité de cette violence incombe en dernier ressort à l’agresseur.
Kaitlin a également expliqué comment les mesures imposées par les différents paliers de gouvernement ont eu des conséquences inattendues. L’isolement social est le rêve d’un agresseur; maintenant que cet isolement a été sanctionné par le gouvernement, la situation des femmes vivant dans la violence s’est aggravée. La fermeture des frontières a également causé des problèmes à certaines femmes. Nous avons entendu parler d’une femme qui fuyait son agresseur en Alberta et qui a tenté de traverser la frontière entre l’Alberta et les Territoires du Nord-Ouest pour rester avec sa mère à Yellowknife. On lui a refusé l’entrée sur le territoire et on lui a dit «va te trouver une maison d’hébergement en Alberta».
Au plus fort de la pandémie, HFC a demandé aux organisations provinciales et territoriales de répondre à cinq questions : 1) si les maisons d’hébergement avaient reçu ou non des fonds provinciaux ou territoriaux, 2) si les gouvernements s’assuraient que les maisons aient accès à l’EPI et à un nettoyant conforme aux normes de l’EPA, 3) si les maisons étaient considérées comme des services essentiels, 4) si les maisons recevaient en priorité le test pour la COVID, et 5) si leur gouvernement avait fait une déclaration publique sur le fait de ne pas rester chez soi si leur foyer n’était pas sécuritaire.
Les réponses à ces questions ont montré la variété des réactions à la COVID-19 à travers le pays. Là encore, nous avons vu que les services auxquels une femme peut accéder dépendent de son code postal. C’est pourquoi HFC, de concert avec d’autres organisations, continue de plaider en faveur d’un Plan d’action national sur la violence faite aux femmes qui soit solide, doté de ressources suffisantes et intersectionnel.
Enfin, HFC a énuméré ses recommandations en cas de deuxième vague de la pandémie de COVID-19:
- Les maisons d’hébergement ont besoin d’un financement de base plus important.
- Tous les paliers de gouvernement doivent insister sur le message selon lequel il ne faut pas rester chez soi si l’on n’y est pas en sécurité.
- Le Canada doit se tourner vers les pratiques prometteuses du monde entier en ce qui concerne la violence conjugale et la COVID-19.
- Il faut entamer le processus de conception et de mise en œuvre d’un Plan d’action national pluriannuel sur la VFF et la violence fondée sur le sexe.
- Nous nous joignons aux organisations de femmes autochtones pour demander au gouvernement fédéral de réagir rapidement aux recommandations de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées et de mettre en œuvre un Plan d’action national en conséquence.
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