La dernière rencontre du Comité permanent de la condition féminine menant un examen du réseau des refuges et maisons de transition contre la VFF s’est tenue le lundi 19 novembre et était divisée en deux périodes d’une heure chacune. Les témoins de la première heure étaient Eva Kratochvil, survivante et travailleuse de première ligne, Hiatus House; Anita Olsen Harper, consultante en recherche, Cercle national autochtone contre la violence familiale; et Dawn Clark, directrice intérimaire, Haven Society. La deuxième heure a vu défiler Yvan Clermont (directeur) et Kathy AuCoin (directrice adjointe) du Centre canadien de la statistique juridique.
Eva et Dawn ont toutes deux abordé la perspective des services de première ligne. À titre de survivante, Eva a souligné l’importance d’avoir des travailleuses de première ligne qui sont des survivantes pour montrer aux femmes hébergées qu’il y a de l’espoir. Eva et Dawn ont également insisté sur la nécessité du financement de base car, comme l’a expliqué Eva, «les femmes et les enfants ne devraient pas être à la merci du gouvernement du jour».
Eva a réfuté l’idée que les femmes ont seulement besoin d’un toit au dessus de leur tête – n’importe quel toit – en donnant l’exemple personnel d’un séjour dans une maison d’hébergement pour femmes située dans un ancien poste de police, alors qu’elle était enfant à Ottawa dans les années 1980.
«Pour décrire l’endroit où on hébergeait des femmes et leurs enfants, nous étions dans une toute petite pièce qui avait probablement été, selon mes observations, une salle d’interrogation, avec des fenêtres si hautes qu’elles étaient inaccessibles, et des blocs en ciment sur lesquels il y avait de mince matelas en mousse, et une toilette en acier… Nous n’avons pas besoin d’entrepôts où parquer les femmes pendant qu’elles attendent un logement. Ce dont nous avons besoin, c’est de logements pour elles».
Les témoins du Centre canadien de la statistique juridique ont présenté des statistiques au Comité. Malheureusement, leur présentation était la dernière. Par conséquent, des membres du Comité leur ont posé des questions contextuelles auxquelles les témoins n’étaient pas en mesure de répondre. Ces questions auraient en revanche pu être abordées par HFC ou par les représentantes des maisons d’hébergement qui n’auront hélas pas l’occasion de le faire parce que le Comité ne prévoit pas entendre d’autres témoignages.
HFC a apprécié entendre enfin directement une organisation de femmes autochtones, particulièrement en raison des statistique sur la violence qui leur est faite, tel que mentionné dans notre blog précédent. Anita Olsen Harper a donné des détails sur l’insuffisance du financement que reçoivent les maisons d’hébergement sur réserve de la part de Services aux Autochtones Canada (SAC), par comparaison à ce que reçoivent les maisons d’hébergement financées par les provinces. Elle a utilisé un exemple: «Quand des femmes des Premières nations – ayant le statut d’Indienne et vivant habituellement sur réserve – sont hébergées dans des maisons hors réserve, SAC rembourse au tarif provincial cette maison d’hébergement financée par la province à un tarif plus élevé que celui payé aux Premières nations pour fournir les mêmes services sur réserve, lorsque ceux-ci sont disponibles. Cette pratique est clairement discriminatoire».
Anita a également souligné que, «Tout le monde sait que les services sociaux, de santé, d’éducation et de logement sont limités sur les réserves et aussi, qu’ils sont essentiels pour appuyer et complémenter les programmes et services offerts par les maisons d’hébergement. Ce financement inégal et inéquitable des maisons d’hébergement sur réserve entraîne au minimum les quatre conséquences suivantes».
HFC a insisté auprès du Comité permanent pour qu’il organise une rencontre additionnelle dans le cadre du présent examen en vue de recevoir spécifiquement des femmes autochtones et des organisations de femmes autochtones. Durant sa période de question, la députée Sheila Malcolmson (NPD) a annoncé la motion suivante:
«[E]n raison de l’absence de voix autochtones dans le présent examen du réseau de refuges et de maisons de transition desservant des femmes et leurs enfants affectés par la violence faite aux femmes ou la violence par un partenaire intime, ainsi que des taux disproportionnés de violence et des lacunes de services que doivent affronter les femmes autochtones, que le Comité prolonge la durée de l’examen pour inclure des organisations de femmes, des refuges et des maisons de transition autochtones et bien entendu, des femmes autochtones.» [traduction]
Aucune rencontre du Comité n’est prévue avant la semaine prochaine. Nous espérons que les membres vont voter en faveur de la motion. Nous allons afficher en bon temps toutes les mises à jour sur les médias sociaux (suivez-nous sur Twitter, Facebook, @endvawnetwork).
Rencontre 9: Écoutez la rencontre de deux heures ici
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