Hier, à Genève, Dubravka Šimonovic, rapporteuse spéciale de l’ONU sur la violence faite aux femmes (VFF), a présenté le rapport consécutif à sa visite officielle au Canada au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies.
À Ottawa, la directrice générale d’HFC Lise Martin et des représentantes d’autres groupes canadiens des droits des femmes ont tenu une conférence de presse sur la Colline du Parlement pour accueillir les recommandations du rapport concernant l’amélioration du dossier du Canada quant à la prévention et la réponse à la violence faite aux femmes. HFC se réjouit surtout de la recommandation faite au Canada d’adopter un Plan d’action national (PAN) sur la violence faite aux femmes, une mesure en faveur de laquelle nous plaidons depuis 2015.
Dubravka Šimonovic a visité le Canada du 13 au 23 avril 2018. Pendant cette visite, Hébergement femmes Canada (HFC) a servi de lien avec les maisons d’hébergement pour la rapporteuse spéciale qui a visité des établissements à Winnipeg, Ottawa, Toronto, Montréal et Iqaluit. Les rapporteuses et rapporteurs spéciaux sont des personnes mandatées par l’ONU pour «examiner, surveiller et rendre publique» la situation des droits humains autour du monde. Dans le cas de mandats thématiques, ces personnes s’acquittent de missions de collecte des faits dans des pays particuliers, comme celle d’avril dernier au Canada.
Lorsque nous avons rencontré Madame Šimonovic, nous avons insisté sur l’importance d’un PAN sur la VFF, et souligné les différences entre un tel plan et la stratégie fédérale annoncée sur la violence fondée sur le sexe. Comme l’a expliqué Lise Martin pendant la conférence de presse, «fédéral nest pas synonyme de national».
Elle a ajouté: «Il y a eu des engagements envers les maisons d’hébergement et envers des plans d’investissement fédéraux dans le secteur des services contre la VFF. Mais la rapporteuse spéciale précise que fédéral n’équivaut pas à national, et que si le Canada veut faire des progrès significatifs en matière de prévention et de remèdes contre la violence faite aux femmes et la violence fondée sur le sexe, il doit mettre en place un plan d’action national doté de véritables objectifs et mécanismes de reddition de compte. Madame Šimonovic a explicitement affirmé que ‘le fédéralisme ne devrait pas constituer un obstacle à la mise en œuvre des droits de la personne’, et conclu au ‘besoin d’un Plan d’action national plus exhaustif et holistique sur la violence faite aux femmes’».
À l’aube d’un nouveau cycle électoral fédéral, il importe que tous les partis politiques reconnaissent que la violence faite aux femmes n’est pas un enjeu partisan. En effet, il y va de l’intérêt de toute la population qu’ici au pays, le Canada respecte ses engagements internationaux.
C’est particulièrement vrai en ce qui a trait à la violence faite aux femmes, aux filles et aux personnes bispitituelles autochtones. Les conclusions de la rapporteuse spéciale plaident pour un PAN distinct sur la violence faite aux femmes et aux filles autochtones, une mesure qu’appuient fortement HFC et d’autres organisations canadiennes des droits des femmes.
Nous attendons la réaction du Canada, y compris la mise en œuvre des recommandations.
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